Artiste plasticienne
Franco-canadienne
Née à Montréal, Canada
Vit et travaille à Sainte-Orse, Dordogne, France
Artiste pluri-indisciplinaire
Etre ni de là, ni d’ici. Toujours ailleurs.
Essayer de rentrer dans des cases. Ne pas y parvenir.
Y renoncer.
Décider d’être illégitime.
Echapper aux catégories, au métier. Faire ce que l’on fait depuis toujours, naturellement, dessiner, écrire, modeler, sculpter.
Apprendre à graver, à tisser, le faire instinctivement, renoncer, encore, à la virtuosité technique.
Etre à l’écart. Dans la solitude et le silence. S’y sentir de mieux en mieux.
Se dissoudre dans la Nature.
Fabriquer des choses fragiles. Ne pas se prendre au sérieux même si l’art est aussi sérieux que la vie même.
Chercher La question essentielle.
Privilégier l’insolite, la surprise et l’expérimentation.
Chercher, par-delà la technique, la singularité, la sincérité, et l’intensité d’un langage qu’on se découvre.
Créer pour se parcourir (Michaux).
Aimer que l’art soit parfois sale et violent.
Aimer son humour grinçant.
Aimer qu’il fasse un peu rire et un peu peur (Dubuffet).
Qu’il déstabilise et ne rassure pas.
Etre dans une colère joyeuse face à l’inhumanité grandissante de notre Humanité menacée.
Répondre, par l’oeuvre d’art, à la mort partout à l’oeuvre, à la certitude de l’anéantissement de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous aimons (Michel Tournier).
Aimer la gravure pour la cuvette profondément sculptée dans le papier épais et grenu par le bord coupant de la plaque de cuivre.
Aimer par dessus tout le gaufrage parce qu’il est une sculpture sur papier.
Aimer aussi l’art du graveur pour les noirs intenses comme les angoisses vécues de nuit.
Exorciser des obsessions en leur donnant une forme métaphorique.
Vivre au bord de la catastrophe (Monory).
Revendiquer le droit à l’état d’enfance et à l’état de confusion.
Mettre en forme des tensions pour qu’elles ne soient plus destructrices.
Exorciser des obsessions – l’organique, le féminin, le couple, la famille, la procréation, la filiation, la germination, l’oeuf, les profondeurs de la psyché, la science du vivant, le mystère de la mort, l’infinie puissance de la nature.
Aimer d’abord le matériau, la sensibilité, la sensation, le contact, et le toucher, primitifs.
Ne pas accepter le cloisonnement.
Mêler des univers, revendiquer le «cross over », les « mixed media ».
Aller et venir entre ses origines - une famille d’artisans - et ses conquêtes - la recherche intellectuelle.
Retrouver l’absence de distinction originelle entre l’artiste et l’artisan.
Mêler son oeuvre à sa vie comme la trame à la chaîne d’un tissu.
Y découvrir la surprise d’un texte qui s’écrit au rythme de la navette (« textus », tissu).
Pétrir la terre comme l’enfant pétrit une mère aimante et lui donner une forme vivante en retrouvant les origines. Aimer par desssus tout le moment magique ou déceptif mais toujours excitant de l’ouverture du four. En faire à chaque fois un matin de Noël.
Aimer le tissage, la poterie, l’art textile, parce que longtemps exclus du canon de l’art officiel, puisque féminins.
Aimer que les conventions se défassent et que l’art se réinvente chaque jour.
17 avril 2020